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Extrait du journal "Le Septentrion Infos Nr 97"

GESSE ROY : L’esprit Rebel

 

CD-cover1.png Il est sobre, il est talentueux, il adore la musique. Gesse Roy, de son vrai nom  GNOWA SIMON est un artiste musicien engagé. Originaire de l’Extrême-Nord du Cameroun, précisément de Goundaye, un petit canton de Taïbong dans le Mayokani, cet ingénieur chevronné des télécommunications a décidé de faire de la musique, son arme de combat : Combat pour les droits humains fondamentaux, combat pour la femme, combat pour les démunis et les déshérités, combat pour la bonne gouvernance.
Gesse Roy vient une fois encore de commettre sur le plan discographique un nouvel album baptisé « esprit REBEL spirit », disponible en CD audio. Cet album est le quatrième du genre après « Legalize the Justice » en 1996, « Exorcist » en 2001 et « Peace Love and Justice » en 2006. L’artiste s’est entretenu à Maroua  avec notre reporter où il vient de séjourner.
Qui est Gesse Roy ?
C’est moi. Sans blague. Je suis Gnowa Simon, Ingénieur des Télécoms, originaire de Goundaye, canton de l’arrondissement de Taïbong dans le Mayokani. C’est  l’Extrême-Nord du Cameroun tout ça. Je voudrais dire à vos nombreux lecteurs que je suis un ancien élève du lycée de Guider et du lycée classique et moderne de Garoua. Je compose et interprète mes propres chansons. J’aime la musique en général et la musique afro-caribéenne en particulier. J’aime aussi les ordinateurs et le sport.
Depuis quand êtes-vous dans la musique et pourquoi avoir choisi le Reggae ?
J’y suis effectivement depuis 1991, date de création de mon groupe « Gesse Roy and the Vibrations » en Allemagne où je poursuivais mes études supérieures. Mais bien avant cette date, j’écrivais des poèmes au lycée que j’ai peu à peu transformés en chansons, ceci grâce à la musique de mon idole Bob Marley qui m’accompagnait partout. Ma première scène comme chanteur du groupe de musique du lycée classique et moderne de Garoua eut lieu en 1986. J’interprétai alors « War » de Bob Marley. Ce fut un grand succès. Depuis lors, j’ai compris que je pouvais, moyennant quelques efforts encore, passer de poète à chanteur. Je pense que si je suis dans le Reggae, c’est parce que c’est le rythme que je maîtrise le mieux et qui semble aussi me réussir. Pas votre avis ? Le Reggae vous savez, c’est la musique dans le message et le message dans la musique. C’est un pain complet. Naturellement, j’introduis de temps en temps dans mes compositions les rythmes de chez moi, en l’occurrence le Dilna. Cela les rend beaucoup plus africaines.
Parlez-nous de votre nouvel album.
Je l’ai baptisé « Esprit REBEL Spirit ». Il comporte 10 titres chantés en Tupuri ma langue maternelle, Français, Anglais et Allemand.
Alors pourquoi ce titre qui peut prêter à confusion par les temps qui courent ? Esprit Rebel est un résumé de mon parcours artistique. J’ai voulu, avec l’expérience gagnée au fil du temps, relooker quelques unes de mes chansons peu ou bien connues. Ceci afin de montrer au monde que j’ai évolué. Je l’ai aussi réalisé en prélude à de tout nouveaux titres, inédits, que je compte mettre sur le marché dans un futur très proche. Soyez sans craintes. Le Rebel en moi n’a rien de physiquement violent, de casseur ou de criminel en puissance. C’est juste que j’ai horreur des injustices sociales que chacun de nous vit et subit de plus en plus au grand jour. Le tribalisme, le népotisme et la corruption sont légions dans nos sociétés. La solidarité et le patriotisme ont foutu le camp. Les riches deviennent encore plus riches et les pauvres davantage pauvres. Pour être embauché ou promu, il faut céder une partie de son corps. Dégueulasse tout ça. Et ce sont les cancres qui ont le vent en poupe. Quand il faut retrousser les manches, on nous appelle. Et quant arrive l’heure du partage des fruits on nous ignore littéralement. La devise du pays sur les papiers est certes Paix Travail Patrie. Mais dans la réalité, et je suis d’avis avec cet illustre patriarche, le travail a été remplacé par le couloir. Il faut être parrainé, pistonné ou se “ rendre visible “ pour émerger dans cette société sans repère désormais, conduite par de gens qui ont le liquide séminal à la place du cerveau. En fin de compte, Esprit Rebel est la suite logique après ma demande de légalisation de la justice, mes séances d’exorcisation des maux de la société et mes appels vibrants à la paix, l’amour et la justice.
 Les artistes originaires du grand Nord sont un peu absents de la scène nationale. Comment expliquez-vous cela ?
Erreur ! Ils sont même très absents de la scène nationale. Cependant, à qui la faute ? Dans le Septentrion, il n’y a pas de promoteurs culturels, il n’y a pas de soutien aux artistes ; les quelques mécènes que l’on trouve ont un penchant pour les griots seulement parce que fous d’apologie, de louanges, etc… Au niveau institutionnel, rien n’est aussi fait pour nous accorder une place. Et pourtant, ce ne sont pas les artistes de qualité qui font défaut. Tout compte fait, la culture au Cameroun est à la traîne en général et le Septentrion, comme dans beaucoup d’autres secteurs, n’en est pas mieux loti. Retroussons davantage les manches et arrêtons d’espérer que le bonheur viendra d’ailleurs.
Vous parlez beaucoup des jeunes dans votre album. Pourquoi ?
Je suis d’avis que la génération qui nous a précédés, au vu du bilan actuel, avait mieux réussi dans sa mission. Celle qui nous dirige depuis belle lurette maintenant ne veut pas reconnaître son échec, accusant au passage les moments difficiles avec les institutions de Bretton Woods. N’importe quoi ! Maintenant, nous avons réussi à créer une génération sans repère. Une génération qui ne sait même pas comment le Cameroun a été créé, ce qu’il a traversé. Une génération qui pense que le lait provient de la boutique du coin et que les bars sont les points de repère pour tout renseignement. Avec ça, vous ne voulez pas que j’ai une pensée pieuse pour mes petits frères et sœurs ? Ont droit à une bonne éducation et au travail aujourd’hui beaucoup plus les enfants des riches. Les autres, c’est des laissés pour compte. C’est même là l’image de la plupart des leaders africains : Tout pour eux, Rien pour les autres. Les jeunes, c’est la preuve de l’existence d’une génération, de la vie d’une nation. Négligez-les et vous aurez un effet boomerang. Le système a réussi à convaincre les jeunes que tout est une question de chance, que tout se passe comme à la télé. Le Feyman est le modèle de réussite et le travail un perd temps. Très triste !
A quand la scène avec Gesse Roy ?
Je pense qu’avec l’aide des amoureux du live ça sera pour bientôt. J’aime l’open air, les festivals. Je projette de faire dans un proche avenir une tournée qui m’amènera dans tous les beaux coins du Septentrion et du Sud du Tchad. Naturellement si je suis sollicité ailleurs, je pourrais répondre présent.
Merci Gesse Roy et bonne chance.
C’est moi qui vous remercie. Je souhaite simplement que vos lecteurs et tous les mélomanes en général se procureront mes œuvres disponibles dans les principales discothèques des différentes villes du pays. Gesse Roy se consomme comme une œuvre littéraire. Et pour encore mieux le connaître, visitez donc ses sites www.gesseroy.com, www.tupuri.org et www.kmer-septentrion.com.
One Love !



Le Quotidien Mutations du
VENDREDI, 07 NOVEMBRE , 2003 - 10:12
Culture : Gesse Roy : Les cop’s d’abord. L’artiste donnera son premier spectacle en terre camerounaise au campus de l’université de Ngaoundéré.
Lazare Kolyang

A l'écoute de ces mélodies souvent entendues sur les ondes des radios et télévisions nationales, on peut, peut-être le reconnaître, mais il n’est jamais monté sur scène au Cameroun. Lui, c'est Gesse Roy, chanteur de reggae. Plusieurs fois annoncé en spectacle, et autant de fois déprogrammé, malgré les deux albums qu'il a déjà eu à mettre sur le marché, Gesse Roy a finalement adopté le repli sur soi-même comme solution. De son vrai nom Simon Gnowa, le prince de Ngoundaye a finalement préféré, pour aller à la rencontre de ses fans, de prendre du temps pour mieux préparer son tout premier spectacle depuis son retour au Cameroun en 1996. Et pour cette première prestation, ce sont les cop’s du campus de Dang de l’université de Ngaoundéré qui seront honorés. En même temps qu'il prépare ce spectacle, l’auteur de " Exorcist " et de " Legalize the justice " peaufine son prochain album.

Malgré la présence sur le marché discographique camerounais de ses deux premiers albums dans lesquels il aborde les thèmes aussi variés tels la justice sociale, le Sida et la guerre, le rastafari qui chante en allemand, en français, en fulfuldé, en anglais et en toupouri, sa langue maternelle, reste très peu connu de nombreux mélomanes. " Je suis dans la musique depuis 1991, date de création de mon groupe " Gesse Roy and the Vibrations ", en Allemagne où je poursuivais mes études supérieures. Mais bien avant cette date, j’écrivais déjà au lycée des poèmes que j’ai peu à peu transformé en chansons, ceci grâce à la musique de mon idole Bob Marley . Ma première scène comme chanteur du groupe de musique du lycée classique et moderne de Garoua eut lieu en 1986.

J’interprétais alors " War " de Bob Marley. Ce fut un grand succès. Depuis lors, j’ai compris que je pouvais, moyennant quelques efforts encore, passer de poète à chanteur ", explique celui qui est aujourd’hui cadre à la Camtel, à Douala. Malgré la diversité des thèmes et des langues utilisées par Gesse Roy pour véhiculer le message, l’accueil réservé aux œuvres semble traduire la fibre régionale. Il affirme que " le premier album baptisé " Legalize the justice " sorti en 1995, n’a pas assez marché, faute de promotion. Le deuxième, " Exorcist ", produit en juillet 2001, a quant à lui " bénéficié de davantage d'écho peut être à cause de la variété de langues. Du coté du Grand Nord, je pense que le dernier album a connu un très grand succès, parce que je me fais appeler par certains titres de l’album, c’est bon signe ".

Certains ratés relevés dans l’organisation des spectacles entrepris par des personnes peu honnêtes, sont autant de pièges devant lesquels Gesse Roy a voulu prendre du recul pour mieux sauter, afin de les éviter, si on exclut le premier échec dû à un problème de santé. " Le premier qui devait avoir lieu à Ngaoundéré n’a pas marché parce que, après quinze ans, j’ai attrapé un paludisme qui m'a vraiment secoué. A deux jours du spectacle, tout était prêt pour que je puisse monter sur scène. J’avais déjà mon billet d’avion. Mais le palu m’a laissé des blessures à la bouche. Il m’était donc pratiquement impossible d’articuler. Ce spectacle avait été organisé par deux enseignants de l’université de Ngaoundéré, en collaboration avec l’alliance française ", affirme-t-il. La deuxième expérience malheureuse porte les griffes d’un organisateur de spectacles qui n’aurait pas fait le travail attendu pour que le spectacle se déroule. Il déclare que "l’organisation me revenait pratiquement. Ceux qui étaient en charge du dossier m’ont caché que tout dépendait de mes poches ". Tous ses albums ont été produits en Allemagne, tout simplement, dit-il, " parce que j’ai des amis en Allemagne qui sont propriétaires de studios et qui sont eux même ingénieurs de sons ".

 

 

 
 

 

De nouvelles oeuvres musicales en gestation

Enfin. Il est dans les bacs. Le nouveau Gesse Roy baptisé "Nicht schuldig", en français "non coupable" vient mettre fin à la longue attente de ses fans. 10 titres chantés en Tupuri, Fulfuldé, Allemand, Français et Anglais.

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